TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - 22

Interview de Stéphane OTIN
(P2003)
enquêteur de sécurité sur les accidents en aviation civile
Le 31 mai 2022, Angélique LEFEVRE et Stéphane OTIN venaient à l'ISAESupméca
pour donner une conférence intitulée « Et si nous menions
une enquête de sécurité en aviation civile ? ». Les participantes et
les participants ainsi que celles et ceux qui ont pu la suivre en ligne
sur twitch ont découvert en quoi consistait leur métier d'enquêtrice et
d'enquêteur sur les incidents et accidents aériens.
Pour les autres, le magazine Tremplin vous propose une interview de
Stéphane OTIN réalisée en 2022 qui vous en apprendra plus sur le Bureau
d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA).
POUR COMMENCER
Q. Bonjour M. OTIN, pouvez-vous vous présenter ?
R. Bonjour à vous. Je suis enquêteur de sécurité pour le
Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de
l'aviation civile. Je suis aussi spécialiste en analyse de
défaillance des matériaux et structures. J'ai participé
à ce jour à environ quatre-vingts enquêtes dont la
moitié est internationale. Et bien sûr je suis un alumni
de la promo 2003 de l'ISAE-Supméca.
Q. Vous avez proposé de parler de votre métier à
l'ISAE-Supméca ?
R. J'ai effectivement fait une intervention à l'ISAESupméca
auprès des apprenantes et des apprenants
le 31 mai avec une collègue, ancienne élève de
Supaéro. En réalité, c'est l'école qui m'a contacté
après la diffusion de l'émission « Science Grand
Format » de France 5 : « Les détectives du ciel ».
Cette émission était dédiée au métier d'enquêtrice
et d'enquêteur et aux enquêtes marquantes du BEA.
Q. Du coup vous êtes rodés pour ce qui est des
interviews !
R. Pas vraiment ! En réalité, il n'est pas simple de parler
1. Ancien nom de l'ISAE-Supméca.
2.European Aeronautic Defence and Space, aujourd'hui Ariane Group.
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devant une caméra. Heureusement, on a la possibilité
de faire plusieurs prises pour arriver à délivrer le bon
message.
Plus sérieusement, c'est très important de
communiquer sur le BEA. Les gens peuvent ne pas
savoir ce que c'est, ou se faire de fausses idées.
Imaginer que l'on travaille pour un constructeur ou
pour la justice ! En fait, notre seul rôle est d'améliorer
la sécurité de l'aviation civile. On travaille pour la
communauté aéronautique, pour les passagers et
l'intégralité de nos rapports est rendue publique.
Q. Quel est votre parcours étudiant et professionnel ?
R. J'ai étudié deux ans au CESTI1
puis j'ai
fait ma
troisième année au Québec, à l'université Laval, avec
un programme de cours plutôt orienté Conception.
Mon stage de troisième année s'est déroulé chez
EADS2
aux Mureaux dans le domaine spatial.
Pour tout vous dire, je voulais continuer mes études
à ce moment-là car j'avais un projet personnel qui
me tenait à cœur et qui n'aurait pas été compatible
avec un premier emploi. Je préparais la médaille
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