TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - 25
les rapports d'autopsie. Nous avons des spécialistes en
facteurs humains et des expertes et experts scientifiques.
Et bien sûr des postes dans les Ressources Humaines,
l'Informatique, la Logistique, le domaine Marchés &
Finance, etc.
Q. Quel est le périmètre d'action du BEA ?
R. Le BEA intervient sur tous les événements impliquant
des aéronefs civils qui se produisent en France. Pour faire
simple, en cas de « dommages matériels ou de blessures
corporelles » pendant un vol ou lors d'une intention de vol,
le BEA a obligation d'enquêter. Mais il peut aussi intervenir
sur des enquêtes à l'étranger s'il y a une partie prenante
française. C'est-à-dire si au moins le concepteur, le
constructeur ou l'exploitant de l'aéronef est français.
Historiquement, la France est un pays de constructeurs
aéronautiques. Avec Airbus (avions & hélicoptères), ATR,
Dassault ou encore Socata qui sont tous des groupes
français, le BEA est par la force des choses l'un des plus
gros bureaux d'enquêtes au monde en aviation civile.
Q. Vous parlez de la partie civile, donc la partie militaire
est séparée ?
R. Tout à fait. C'est le BEA-É qui s'occupe de l'aviation
militaire, de l'aviation d'Etat (dont la flotte présidentielle)
et des prototypes qui ne sont pas encore certifiés. Il nous
arrive de collaborer sur certains types d'aéronefs lorsque
des enregistreurs - les fameuses « boites noires » - civils sont
embarqués dans des avions militaires par exemple.
D'ailleurs, dans certains pays, le bureau d'enquête pour
l'aviation n'est pas forcément séparé des autres bureaux
d'enquêtes pour le naval et le ferroviaire par exemple.
C'est le cas aux Etats-Unis qui ont un bureau d'enquêtes «
multimodal », le NTSB .
Q. Sur quels types d'appareils enquêtez-vous ?
R. On entend surtout parler des avions de ligne dans
les médias lorsqu'un accident se produit. Nous ne nous
occupons pas seulement des avions mais de tous les
aéronefs certifiés : hélicoptères, ballons, planeurs. Pour
les ULM c'est un cas à part car nous n'intervenons que
sur les accidents mortels ou lors d'accidents survenus en
instruction ou lors de baptêmes pour lesquels nous pensons
que des enseignements de sécurité peuvent être tirés.
Q. Quelles sont les règles régissant les enquêtes ?
R. Le déroulement d'une enquête est régi par l'Annexe 13
Il y a trois niveaux d'enquête. Les enquêtes majeures, les
simplifiées et celles par correspondance. Par exemple
nous estimons qu'il y a peu de leçons à tirer d'un train
d'atterrissage cassé lors d'un atterrissage dur. On classera
donc l'enquête en catégorie 3, par correspondance. À
travers cette catégorie d'enquête le BEA cherche surtout
à permettre le partage de l'expérience individuelle au
sein de la communauté concernée.
Notre priorité va aux enquêtes majeures dites structurantes.
C'était le cas par exemple de l'accident de l'hélicoptère
de M. Olivier Dassault ou de l'incident grave du Boeing 777
New York-Paris qui s'est produit récemment en approche
de Roissy. Cette fois-là il a fallu rapidement publier un
communiqué de presse car l'évènement avait suscité de
vives réactions dans les médias. Mais en général le BEA
ne communique son rapport final qu'après avoir clôturé
l'enquête.
Évidement notre travail a un impact économique,
politique et de sécurité. Une de nos enquêtes, celle sur
l'A380 d'Air France du vol Paris-Los Angeles en 2017, a
remis en question les pratiques établies dans l'industrie du
titane aéronautique.
Q. Donc vous ne cherchez pas le responsable de
l'accident ?
R. Non, c'est le rôle de la justice qui mène son enquête
en parallèle. On coopère et on peut être amené à
partager avec elle des informations factuelles telles que
les analyses de rupture lorsqu'elle nous réquisitionne. Mais
nos objectifs sont différents. On ne va pas poser les mêmes
questions aux témoins que les gendarmes car ce n'est pas
le responsable que nous recherchons mais bien comment
éviter que l'accident ne se reproduise en analysant la ou
les défaillances.
A la fin de l'enquête on va émettre si nécessaire nos
recommandations aux autorités de certification (EASA7
,
FAA8
) ou au constructeur afin qu'ils prennent les mesures
nécessaires, bien que légalement rien ne les y oblige.
de la convention de l'OACI6
. Notre but est de comprendre
pourquoi un accident s'est produit pour pouvoir émettre
les recommandations de sécurité adéquates.
Toutes les enquêtes du BEA sont publiées sur notre site
internet et notre fil twitter.
6.Organisation de l'Aviation Civile Internationale.
7.European Union Aviation Safety Agency.
8.Federal Aviation Administration.
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TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca
Table des matières de la publication TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca
SOMMAIRE
ÉDITORIAL
ACTU DE L’ÉCOLE :INDUSTRIALISATION ET MÉTHODES POUR L’AÉRONAUTIQUE ET L’ESPACE
MÉCAZIK
PROJET VBSR DE SUPMEC’AÉRO
TIME FOR THE PLANET
ZOOM SUR LA MACHINE DE FATIGUE DES ASSEMBLAGES COLLÉS
DOSSIER : LA SÉCURITÉ, UNE PROBLÉMATIQUE AU COEUR DE L’INGÉNIERIE MÉCANIQUE
RECONVERSION, 5 CONSEILS POUR TROUVER UN MÉTIER QUI A DU SENS POUR SOI
TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - Couverture
TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - SOMMAIRE
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TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - ÉDITORIAL
TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - ACTU DE L’ÉCOLE :INDUSTRIALISATION ET MÉTHODES POUR L’AÉRONAUTIQUE ET L’ESPACE
TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - 7
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TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - MÉCAZIK
TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - PROJET VBSR DE SUPMEC’AÉRO
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TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - TIME FOR THE PLANET
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TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - 17
TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - ZOOM SUR LA MACHINE DE FATIGUE DES ASSEMBLAGES COLLÉS
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TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - DOSSIER : LA SÉCURITÉ, UNE PROBLÉMATIQUE AU COEUR DE L’INGÉNIERIE MÉCANIQUE
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TREMPLIN - #04 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - RECONVERSION, 5 CONSEILS POUR TROUVER UN MÉTIER QUI A DU SENS POUR SOI
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