à Paris - n°48 - Automne 2013 - (Page 32)

tribunes les groupes du conseil de paris groupe socialisTe, radical de gaucHe eT apparenTÉs Jean-pierre caffeT, prÉsidenT du groupe la ville pour tous L’année 2013 restera définitivement celle de l’inauguration des projets d’aménagement les plus emblématiques du second mandat de Bertrand Delanoë : la nouvelle rue de Rennes en mai, suivie du réaménagement de la place de la République puis de la reconquête des berges de Seine en juin. Ces opérations sont la traduction concrète de la volonté du Maire de Paris et de son équipe de faire évoluer le visage de la capitale, notamment par un meilleur partage de l’espace public au profit des piétons, des circulations douces et des usages collectifs. Malgré un contexte économique difficile, ces promesses ont non seulement été tenues grâce à une gestion sérieuse et dynamique de groupe union des dÉmocraTes eT indÉpendanTs yves pozzo di borgo, prÉsidenT du groupe Automne 2013 arrêtez d’endetter paris ! 32 Le Maire avait annoncé que la dette de la Ville de Paris supplanterait les 3 milliards d’euros, elle en atteint 3,2 et en atteindrait 3,8 d’ici la fin de la mandature. L’ascension record de 11,3 % de cette dette témoigne de la diminution de la capacité d’autofinancement des investissements de la municipalité, tandis que l’emprunt est sollicité à un niveau rarement égalé auparavant, en augmentation de 23,4 %. La majorité municipale se targue de ce que le ratio de l’encours de dette rapporté aux recettes réelles de fonctionnement est bien inférieur à la moyenne nationale des communes de plus de 100 000 habitants. Il est paradoxal de tirer la justification d’une gestion de la comparaison aux collectivités, principaux investis- la collectivité parisienne mais contribueront également au renforcement du potentiel économique et de l’attractivité de la capitale. La qualité de vie est en effet un principe essentiel du développement des métropoles modernes, loin de l’époque pompidolienne chère à la droite parisienne, où il fallait adapter la ville à la voiture. Ainsi, place de la République, naguère dévolue pour 60 % au trafic automobile, et donc au bruit, à la pollution, avec un taux d’accidents élevé, ce sont 2 ha (70 % de la superficie) qui ont été rendus aux piétons et aux cyclistes. Ce lieu emblématique est désormais redevenu populaire et convivial. Dans le même esprit, l’aménagement des berges de la Seine a consisté à reconquérir un site unique au monde, inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité et au cœur même de l’identité de notre ville, pour le rendre aux amoureux de Paris. Rive droite, la voie express Georges-Pompidou a été dotée de traversées piétonnes sécurisées qui facilitent l’accès au fleuve et à la rive opposée. Rive gauche, la fermeture de la circulation entre le pont de l’Alma et le musée d’Orsay crée une promenade de près de 2 km et de 4,5 ha : jardins flottants, équipements sportifs et culturels, pistes cyclables ouvrent la jouissance de ce paysage magnifique à toutes les générations et à toutes les classes sociales. Nous ne pouvons que regretter les oppositions d’un autre âge, celles des irréductibles de la droite parisienne et des lobbies de l’automobile qui, après tant d’années, n’ont toujours pas pris la mesure des enjeux de la ville durable du xxie siècle, englués dans une vision de l’aménagement urbain datant des années 1960 du siècle dernier. Depuis 2001, plus de 7 ha ont déjà été restitués aux piétons. C’est bien à un changement de vision auquel nous assistons, à la hauteur des défis que nous imposent la ville contemporaine et ses nouveaux usages. n seurs publics, dont l’endettement est considérable. Être l’élève le moins médiocre parmi les cancres ne fait pas de vous un premier de la classe et ne suffit pas à lever nos inquiétudes. Cette « performance » est liée à la richesse de Paris dont les recettes réelles de fonctionnement ne sauraient être confrontées à aucune autre grande agglomération ! Si on examine l’encours de dette rapporté à la population, cela prend un tout autre tour. Ce ratio affiche une moyenne de 1 081 euros par habitant au sein des communes de plus de 100 000 habitants, contre 1 295 euros à Paris en 2011. Paris fait porter le poids de sa dette sur les épaules des Parisiens dans des proportions à nul égard, audelà de ce que pratiquent les grandes communes. Ce fardeau ne cesse de prendre de l’ampleur, culminant à 1 426 euros par habitant au compte administratif 2012. Tout ceci a pour vocation d’alimenter des dépenses d’investissement à la ventilation contestable. Les 56 millions d’euros du stade Jean-Bouin sont à mettre en regard des 8,5 millions dévolus à la rénovation des équipements sportifs de proximité. Que dire des 101 millions d’euros inscrits aux comptes administratifs 2012 pour les travaux de réaménagement des Halles, alors même que seuls 4,2 millions ont été destinés à l’amélioration de l’accessibilité des bâtiments aux personnes en situation de handicap ? Quant au volume de ces investissements, le ratio des dépenses d’équipement brut rapportées aux recettes réelles de fonctionnement révèle que l’effort d’équipement de Paris au regard de sa richesse n’est pas à la hauteur de ses prétentions : 26,05 % au budget 2013 de la Ville, contre 20,4 % pour les villes de plus de 100 000 habitants. Dans le même temps, le Maire exige toujours plus de la part des Parisiens. La réforme de la taxe de balayage entreprise par l’exécutif a ainsi rapporté 104 millions en 2012, soit une augmentation de 49,2 % sur un an ! Il n’est jamais trop tard pour privilégier une gestion rationnelle et moins dispendieuse. n

Table des matières de la publication à Paris - n°48 - Automne 2013

Couverture
SOMMAIRE
ÉVÉNEMENTS
DOSSIER Paris et les entreprises internationales
EN BREF
ÉCLAIRAGE Tout sur les modes de garde
SPORTS
SOLIDARITÉ
PROPRETÉ
ENVIRONNEMENT
INTERNATIONAL
PORTRAIT Teddy Riner
REPORTAGE L'économie sociale et solidaire
CULTURE Les rendez-vous à ne pas manquer
DÉCOUVERTE La Maison de la poésie
LIVRES
BALADE Le Paris de Denis Diderot
ANNUAIRE
L'OEIL DE CABU La rentrée du Grand Duduche
TRIBUNES
INVITATIONS
àParis+ Bonus numériques
AGENDA

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