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son genre
Il y a plusieurs années, Emeco travaillait avec Frank Gehry
à réunir des fonds pour la Hereditary Disease Foundation.
Gehry a conçu une chaise longue en aluminium nommée
« Tuyomyo », que fabriquerait Emeco. « Nous avons travaillé
activement à ce projet pendant six mois, et j'étais vraiment
fier du résultat, se rappelle Gregg Buchbinder, PDG
d'Emeco. Mais lorsque j'ai présenté à Frank ce prototype
fabriqué à la main, il m'a dit, "Nous devons recommencer."
Il avait vu entre-temps un modèle semblable dans un
catalogue de vente aux enchères Phillips (anciennement
Phillips de Pury) datant de dix ans. Les personnes honnêtes
comme Frank Gehry ne font que des œuvres originales. »

Les entreprises de design éclairées sont sur la même
longueur d'onde. « Jamais HKS ne représentera des
produits contrefaits », déclare Jennifer M. Kolstad,
directrice de l'architecture intérieure, directrice associée
et vice-présidente principale de HKS, qui siège également
au Conseil national de direction de l'American Society
of Interior Designers (ASID). « Car nous ne pouvons en
assurer la qualité, la garantie, la performance, la fabrication
éthique, les conséquences en matière environnementale,
l'approvisionnement... la liste est longue. » Ce qui importe
le plus, cependant, est l'engagement éthique de HKS à
réfuter le détournement de la propriété intellectuelle.

Malheureusement, la demande demeure forte pour des
contrefaçons à l'allure authentique qui coûtent beaucoup
moins cher que le vrai. « Les contrefaçons sont un
problème depuis longtemps », souligne John Edelman,
PDG de Design Within Reach. « Ce qui a changé au
cours des dernières années, c'est qu'Internet en facilite
la diffusion. Et qui plus est, de nombreux vendeurs
malhonnêtes confondent intentionnellement les
consommateurs en utilisant le nom du vrai produit sur leur
fausse marchandise. » En plus de faciliter la distribution,
Internet fournit aussi aux faussaires un flot constant
de nouvelles idées qu'ils s'approprient comme les leurs.

« C'est une énorme question d'intégrité », en convient
Charisse Johnston, associée principale et directrice
de la pratique du design d'intérieur de Steinberg Hart
et ancienne présidente du Conseil national de direction
de l'ASID. « Utiliser une reproduction signifie que
le designer et le fabricant d'origine, qui ont investi
dans le développement du concept original, se font
escroquer. Et lorsque les contrefaçons sont fabriquées
outre-mer, le pays d'origine est privé de ventes et des
revenus provenant des taxes et impôts. »

En revanche, les plateformes de médias sociaux et les
sites de commerce électronique permettent de détecter
plus facilement les contrevenants et de surveiller leurs
activités. Ainsi, les entreprises de création ont à
leur disposition de nouveaux outils et davantage de
ressources que jamais pour lutter contre les imitations
et les tenir loin du marché.
L'équipe de M. Buchbinder recherche les exemplaires
contrefaits qui sont proposés sur les sites de vente bien
connus. Emeco protège vigoureusement sa propriété
intellectuelle et se bat jusqu'à ce que les fausses chaises
soient retirées de ces sites. « Nous poursuivons en
justice lorsque quelqu'un tire profit de notre design, notre
clientèle ou notre réputation », explique M. Buchbinder.

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Les concepteurs de mobilier, de High Point en Caroline
du Nord à Milan, sont également des visionnaires futés
qui prévoient quelques années d'avance les tendances
du marché, fait remarquer Linda Kafka, directrice du
marketing, conseillère et stratège en marques,
qui est membre du conseil de Designers d'intérieur
du Canada (DIC) et membre du comité de l'industrie de
DIC. « Lorsqu'ils les sortent [les designs] sur le marché,
c'est très facile pour n'importe qui de les reproduire
en quelques secondes. Il suffit d'en faire une photo et
déjà le modèle est en route pour un autre pays. Quelques
mois plus tard, ce modèle est déjà prêt là-bas et c'est
tellement frustrant, parce que vous avez y mis tout votre
cœur et toute votre âme. »
« Je suis plutôt passionnée par ça, particulièrement du
point de vue canadien, ajoute Mme Kafka. Ça fait presque
plus mal lorsque vous voyez des contrefaçons dans notre
petit marché, parce que nous travaillons si fort pour que
les gens nous remarquent. »

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