i+D - Janvier/Fevrier 2019 - 31

Par Brian J. Barth

La philosophie de la pensée design
au service d'un monde meilleur
Chez Entro, une firme de design mondiale qui se concentre sur les systèmes
d'orientation et les images d'environnements, la recherche a toujours
constitué une grande partie du processus de conception. Les méthodes de
recherche du passé consistaient souvent en éléments comme des enquêtes
auprès de groupes d'utilisateurs et des charrettes avec les différents
intervenants. Mais récemment, c'est devenu un peu plus technologique.
Ces temps-ci, il se pourrait bien que l'on fasse faire aux visiteurs du siège
social de Toronto d'Entro une visite guidée de son nouveau laboratoire de
recherche, dirigé par Vedran Dzebic, qui s'est joint à l'entreprise en 2017,
frais émoulu d'un doctorat en neurosciences cognitives de l'université de
Waterloo. Actuellement, le laboratoire de M. Dzebic n'est pas beaucoup
plus grand qu'un poste de travail modulaire, mais les expériences qu'il y fait
constituent des percées en matière de « pensée design », une philosophie
de l'invention itérative qui est à la clé de domaines allant de l'architecture
et de l'ingénierie à la conception de l'expérience utilisateur (UX) dans les
systèmes de TI - et bien au-delà. Avec un peu de chance, vous y viendrez
un jour où l'un des collègues de Vedran Dzebic, qui sont aussi connus sous
le nom de cobayes, est sanglé dans un casque d'électroencéphalographie
(EEG), à partir duquel une douzaine de capteurs d'ondes cérébrales semblent
sortir de son crâne comme une sorte de pieuvre robotisée. Ces capteurs
alimentent un logiciel qui produit une visualisation en 3D du cerveau du sujet,
qui s'allume en différentes régions en fonction de l'expérience cognitive et
émotionnelle qu'il vit lorsque Dzebic lui montre des images de différentes
solutions de design.
« C'est toujours intéressant de montrer à une personne qui porte le casque
l'activité de son propre cerveau, fait-il remarquer. Ce sont toutes ces petites
lignes ondulées. »
La lecture de ces petites lignes ondulées est un moyen de savoir si une
solution d'aménagement proposée réussit à produire l'effet désiré. Vedran
Dzebic dit que simplement demander à une personne si un rendu la fait
se sentir, disons, confuse et anxieuse ou au contraire alerte et à l'aise,
n'est pas aussi fiable que la lecture de son expérience selon son activité
cérébrale. Dans le sens le plus simpliste, le cerveau d'une personne produit
des ondes « alpha » lorsque l'expérience est associée à quelque chose de
propre et bien rangé, ce qui entraîne une sensation agréable et de détente.
En revanche, un environnement d'une grande complexité et d'une grande
activité produit une prépondérance d'ondes « beta », ce qui augmente le
degré de stimulation cognitive et d'excitation physiologique - transpiration

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