i+D - Mars/Avril 2019 - 26

Collaborateurs

1. Cara Gibbs, Parlons boutique
« Cela m'enthousiasme toujours de fréquenter le
magasin d'un designer - je crois que, tout comme
l'est souvent la maison-témoin, un avant-poste
de vente au détail peut se révéler être un réel exemple
du regard créatif débridé de la designer », indique
Cara. Heureusement, elle a été en mesure d'élargir
cette expérience lors de l'écriture de son article sur les
designers-commerçantes (p. 44), et elle se promet de
« donner d'avance à mes pieds beaucoup d'amour
et de soins » alors qu'arrive à grands pas une saison
d'événements qui s'apparentent à courir les boutiques :
les salons professionnels. À titre de consommatrice,
elle croit cependant que chaque environnement de
vente au détail joue un rôle de premier plan dans son
expérience totale. « En fin de compte, je pense que
nous sommes tous intrigués par le style de vie qu'on nous
y montre, et que nous nous demandons comment on
pourrait l'appliquer au nôtre », déclare-t-elle. Ce que
Cara a vraiment aimé de son sujet a été de voir « à quel
point chacune des designers était ouverte par rapport
aux épreuves et aux tribulations qui les ont frappées
alors qu'elles se jetaient corps et âme dans la position
vulnérable de commerçantes ouvrant leur propre
boutique. Elles ont toutes brossé un tableau honnête
du processus, et cela a été un réel plaisir de travailler
avec chacune d'elles. »
2. Brian Libby, Une opportunité de croissance
En plus de travailler à son livre, intitulé In Search
of Portland, qui relate l'histoire de l'architecture,
des arts et de la culture de sa ville natale de l'Oregon,
Brian a trouvé le contexte de la conception et de
l'aménagement de dispensaires de cannabis dans son
article, « Une opportunité de croissance » (p. 36),
particulièrement intéressant en raison de la diversité
des clients. « Même à l'intérieur de ce type spécifique
de commerce de détail, certains dispensaires sont
fréquentés par des aidants naturels, alors que d'autres
s'adressent aux utilisateurs à des fins récréatives.
Connaître son public est donc essentiel lorsqu'on
conçoit un aménagement pour eux », nous transmet-il.
Quand il visite d'autres commerces de détail, Brian
conclut que « c'est plus qu'une science : les clients et
les concepteurs étudient les modèles de comportement
des clients consommateurs afin d'apprendre comment

mettre le produit en lumière (au sens propre comme
au sens figuré) de la meilleure manière possible. En tant
que client, ce qui est le plus important pour moi est
un processus simplifié qui fait que l'on passe le moins
de temps possible à attendre en ligne. »
3. Jessica Goldbogen Harlan,
Qu'est-ce qui fait un nom ?
Lorsque Jessica faisait les recherches pour son
article sur les licences (p. 22), elle a été surprise de
découvrir des similitudes entre ce sujet et sa propre
expérience d'édition à titre d'auteure de livre de
recettes. « Il y a tellement de parallèles, comme
l'importance d'avoir une idée ou un point de vue
original ou la nécessité de bâtir votre marque en ne
vous arrêtant pas après une première licence (ou un
premier livre), mais en signant plutôt des ententes
multiples. Quand je vois des produits sous licence,
je me demande souvent à quel point les concédants
s'engagent dans la conception des produits qui
portent leur nom. Comme l'une d'entre elles m'a dit,
"mon nom est tout ce que j'ai" alors, bien sûr,
elle allait s'assurer que les produits sont un bon
reflet de sa marque. » En ce qui concerne les
expériences dans les magasins, qu'est-ce qui plaît
le plus à Jessica dans leur aménagement, et quel
est son point de vue de cliente ? Elle répond, « Mes
magasins préférés sont ceux où l'on trouve une
ambiance confortable et accueillante, et qui offrent
une large gamme de marchandises, qui vont d'articles
abordables comme des savonnettes de fantaisie ou de
petites assiettes à des articles plus chers. Lorsque je
visite une boutique que j'aime, même si je ne suis pas
à la recherche d'un article coûteux comme un canapé
[...] je veux être en mesure de fureter, puis de repartir
en emportant avec moi un petit bout de ce monde. »
4. Ambrose Clancy, Profil ICONique : Steven Clem
Une fois de plus, la dernière prestation d'Ambrose de
la série « Profil ICONique » (p. 42) nous propose un
regard intime sur son sujet. « Le style de conversation
de Steve [Clem] est laconique et aisé, ce qui s'assortit
à sa passion et son engagement envers ses convictions,
et rend ces vertus importantes et attachantes, dit
Ambrose. J'ai bien aimé son idée que la décontraction
dans les lieux commerciaux ne peut aller que jusqu'à

i+D - mars-avril 2019

un certain point, et que le monde ne deviendra pas un
endroit meilleur s'il y a "partout des bars à café". »
L'expérience d'Ambrose en matière d'expéditions dans
les magasins est une chose à laquelle nous pouvons nous
identifier. « Ce qui est le plus important pour moi à titre
de client, c'est d'être traité avec respect et cordialement,
plutôt que comme une personne qui a posé une question
idiote ou qui interrompt une conversation entre deux
associés des ventes occupés à discuter de l'endroit
où ils vont aller prendre un verre après le travail »,
déclare-t-il. Bien que sa plus récente aventure d'achat
(faite à contrecœur) ait été de trouver une nouvelle
voiture, Ambrose est heureux que toutes les formes de
magasins de briques et de mortier continuent d'exister.
« Quel que soit le design, je suis particulièrement
heureux de voir qu'en dépit de la stratégie de la
terre brûlée du marketing en ligne - c.-à-d., nous
faire croire que le paradis consiste à ne plus jamais
se lever de son canapé - de vénérables librairies
indépendantes gardent le cap et tiennent bon, et même,
qu'apparaissent de nouvelles enseignes. »
5. Jesse Bratter, La (nouvelle) expérience
de magasinage
L'objet de mon article, « La (nouvelle) expérience de
magasinage » (p. 30) correspond à ce que je recherche
le plus dans un commerce à titre de cliente : le
magasinage expérientiel », indique Jesse. « La thérapie
par le shopping existe vraiment, si vous voulez mon
avis, et lorsque j'entre dans une boutique, je m'attends
à pouvoir m'évader. Je cherche à faire des découvertes
et à me mettre en lien avec les histoires qui se cachent
derrière les marchandises offertes. » La notion voulant
que le design de boutiques doive aller au-delà de
la seule esthétique pour incarner toute l'essence d'une
marque a piqué sa curiosité. « Ce que John Bricker
de Gensler a déclaré résonne réellement chez moi,
ajoute-t-elle : "À cause de leur vie numérique, les êtres
humains ont besoin d'endroits pour se retrouver avec
d'autres personnes, que ce soit seul ou ensemble -
de lieux où ils peuvent toucher, goûter et sentir. C'est
un excellent moment pour une marque de devenir
ce connecteur." »

Photo 1 : Patrick Cline/Photo 2 : Valarie Smith/Photo 3 : Erin Brauer/Photo 4 : Kirk Condyles/Photo 5 : Charles Dundee-Shaw

Le commerce de détail faisant partie de la vie quotidienne, il est donc approprié qu'i+D consacre un numéro
à ce sujet et à son influence, tant sur les designers d'intérieur que sur les consommateurs. Les auteurs
qui ont contribué à ce numéro nous font aussi part, dans les vignettes qui suivent, de leurs points de vue
et expériences en matière de magasinage, et des réflexions qu'a suscitées la rédaction de leur article.

i+D - Mars/Avril 2019

Table des matières de la publication i+D - Mars/Avril 2019