i + D French - January/February 2020 - 36

Permis d'exercer - par Brian J. Barth

Le combat à venir
Holly Dennis a souligné en outre un autre fait dont une majorité d'électeurs - de tous les États - ne sont probablement pas au
courant : la profession a déjà été déréglementée d'une manière importante.
En 2009, l'Institute for Justice, qui se décrit lui-même comme un cabinet d'avocats libertarien, a poursuivi le conseil d'architecture
et de design d'intérieur de la Floride dans le but de renverser la loi relative aux permis d'exercice de l'État. Le cas, désigné sous le nom
de Locke contre Shore, a connu un succès partiel. « La cour a dit que parce que le terme design d'intérieur est si vaste - il y a les
décorateurs, les designers résidentiels, les designers commerciaux, les architectes d'intérieur, et plus encore, tous dotés de niveaux de
compétences et de champs d'exercices différents - que l'État de la Floride ne peut pas limiter ce terme qu'aux titulaires de permis »,
déclare Bryan Soukup, vice-président des affaires publiques et gouvernementales à l'American Society of Interior Designers (ASID).
Autrement dit : n'importe qui peut utiliser le terme. Et comme l'affaire a été réglée en cour d'appel fédérale, elle constitue un précédent
jurisprudentiel, en accordant crédit à d'autres cas semblables ailleurs aux États-Unis.
Mais la cour a également fait une distinction en faveur des designers réglementés, ajoute Brian Soukup. « Ils ont dit que pour certains
aspects du design d'intérieur - par exemple, l'aménagement de lieux régis par les codes - les critères d'admissibilité à l'utilisation
de "design d'intérieur" pourraient être restreints, s'ils étaient raisonnablement et correctement définis. » Ainsi, des termes comme
designer d'intérieur agréé, designer d'intérieur certifié et designer intérieur autorisé (registered, certiﬁed et licensed ou RID, CID
et LID, respectivement, aux É.-U. NDT) sont permis. Cela fait en sorte que des particuliers qui n'ont pas de connaissances techniques
ne peuvent pas estampiller des plans de construction ou répondre à des demandes de propositions (DP) pour de grands projets
commerciaux et gouvernementaux.

Bryan Soukup,
American Society
of Interior
Designers (ASID)

Cependant, la bataille est loin d'être terminée, puisque des efforts similaires de
déréglementation de la profession sont en cours dans tout le pays (É.-U. NDT).
Une méconnaissance profonde de la responsabilité des designers d'intérieur
qualifiés pour assurer non seulement la beauté des environnements intérieurs,
mais aussi la santé, la sécurité et le bien-être de leurs occupants, est à l'origine
de cet enjeu. L'Institute for Justice, par exemple, a parlé de l'ASID comme d'un
« cartel » et a publié livres blancs, communiqués de presse et vidéos de type
« d'intérêt public » pour faire progresser sa cause. C'est pourquoi l'ASID, non
seulement se présente devant les tribunaux et les capitoles des différents États
afin de promouvoir des politiques appropriées, mais elle travaille également de
façon dynamique à sensibiliser le public à l'ensemble de la profession.
L'organisme, de même que d'autres tels que le CIDQ, ont publié des vidéos
et autres documents promotionnels sur des exemples concrets qui illustrent
le sérieux de la profession d'une manière par rapport à laquelle le commun
des mortels peut se situer.
« Les designers d'intérieur doivent connaître les propriétés ignifuges des tissus
pour meubles commerciaux et les cotes de résistance au feu des cloisons non
portantes, indique Bryan Soukup. Dans les établissements médicaux et les
résidences avec services, ils s'assurent que les émissions gazeuses provenant
des moquettes et des revêtements muraux ne compromettent pas la santé des
nourrissons ou des personnes âgées, et que les revêtements de sol sont
choisis de façon à prévenir les pertes d'équilibre et les chutes. » La conformité
à l'Americans with Disabilities Act (loi sur l'accessibilité) est un autre grand
domaine de responsabilité que les gens du public peuvent tenir pour acquis,
mais duquel ils se soucieraient davantage s'ils y étaient plus sensibilisés. « La
majorité des victimes lors des ouragans Katrina et Maria étaient des gens ayant
une forme ou une autre de déficience cognitive ou d'incapacité physique qui
n'ont tout simplement pas été en mesure de sortir de leur maison de repos ou
de leur logement social de façon sécuritaire, ajoute M. Soukup. Les designers
d'intérieur qualifiés sont les professionnels qui sont les plus compétents et
les mieux renseignés sur l'application de ces normes d'accessibilité dans les
environnements intérieurs. »

i+D - janvier-février 2020

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