i + D French - January/February 2020 - 39

Permis d'exercer - par Brian J. Barth

La situation provinciale au Canada
Lyn Van Tassel de LVT Design à Saint John, Nouveau-Brunswick, fait état d'une
situation semblable au nord de la frontière. Toutes les provinces canadiennes
sont dotées d'une législation de « titre réservé » pour le design d'intérieur, dont
l'objectif est de faire en sorte que seuls les designers d'intérieur qualifiés utilisent
le titre, mais cela n'a pas beaucoup plus de portée qu'autoriser la formation
d'associations de design d'intérieur. « Cela ne nous donne pas le droit de
réglementer », dit-elle. L'étape suivante est l'adoption de législation d'« exercice
exclusif », qui donne aux associations le pouvoir de réglementer l'utilisation
du terme design d'intérieur dans le commerce. En 2004, la Nouvelle-Écosse
est devenue la première province à adopter une loi sur l'exercice exclusif de la
profession, suivie du Nouveau-Brunswick en 2017.
Lyn Van Tassel fait remarquer que toutes les provinces travaillent à des lois
d'exercice exclusif, mais que le processus est long avant d'en arriver à la
ratification. « C'est un processus très coûteux, dit-elle, mais nous avons
maintenant un modèle qui permettra de réduire certains de ces frais pour les
autres provinces. »
L'association Designers d'intérieur du Nouveau-Brunswick a récemment
commencé à envoyer des lettres à des entreprises et des particuliers qui offrent
des services de design d'intérieur sans posséder les titres de compétences
voulus. Lorsque ces entités ne modifient pas volontairement leurs énoncés en
conséquence, l'association leur fait ensuite parvenir une lettre de son avocat.
« Notre objectif n'est pas de mettre quiconque en faillite, indique Lyn Van Tassel.
Notre but est que ces gens se désignent en fonction de ce qu'ils sont afin de ne
pas confondre le public. » Elle ajoute qu'il est extrêmement important d'insister
sur ce point lorsqu'on travaille avec les législateurs. « Nous avons fait des
pressions en amont pour nous assurer que tout le monde comprenait ce que
nous faisions, et la raison pour laquelle nous le faisions. »
BRIAN J. BARTH
est un journaliste pigiste ayant des antécédents
en planiﬁ cation et design de l'environnement.
Il a collaboré à une gamme de publications,
du Landscape Architecture Magazine
à NewYorker.com.

Thom Banks,
CIDQ

i+D - janvier-février 2020

Fondement
de l'intégrité
À l'exception de la Californie, tous les États
et les provinces qui reconnaissent juridiquement
la profession fondent cette reconnaissance sur
la certification du CIDQ. L'examen NCIDQ est
extrêmement rigoureux en ce qui a trait aux aspects
techniques de la profession. « Dans notre examen,
rien n'est fondé sur l'esthétique », dit Thom
Banks, PDG du CIDQ. Nous traitons de chemins
d'évacuation. De codes du bâtiment. De sécurité
des personnes. De tous ces petits détails techniques
en arrière-plan qui ont une incidence sur la santé,
la sécurité et le bien-être du public. »
Bien que les mandats de l'ASID et du CIDQ
soient étroitement liés et que les deux associations
collaborent fréquemment, il est important de noter
que chacune a une mission distincte. L'allégeance
de l'ASID va à ses membres, des gens qui exercent
activement leur profession. « De notre côté, notre
allégeance va au public, et non pas à la profession
du design d'intérieur ni aux designers d'intérieur en
tant qu'individus », déclare Thom Banks. En fait,
les membres du CIDQ ne sont pas des professionnels
exerçants, mais les conseils de réglementation qui
supervisent la profession (du moins dans les États
et les provinces où ils sont présents). M. Banks fait
remarquer que cela fait partie de la manière dont le
CIDQ « préserve la pureté de l'examen ».
Créer les questions d'examen est un processus
scientifique, que l'on met constamment à jour pour
faire en sorte que ces questions soient toujours
pertinentes. Tous les cinq ans, le CIDQ effectue une
enquête auprès des personnes certifiées, dit le PDG
de l'organisme. Quels ensembles de compétences
les gens utilisent-ils ? Quelles sont les connaissances
dont ils ont besoin, et dans quelles proportions ? Ces
renseignements sont analysés dans le contexte des
notions fondamentales en design d'intérieur et servent
à actualiser l'examen. « Nous travaillons avec une
firme professionnelle d'experts-conseils en matière
d'examens, avec des psychométriciens et avec des
développeurs de tests pour rédiger les questions »,
ajoute le président du CIDQ. « Nous testons ces
questions dans un examen en cours pour voir quelles
statistiques de résultats elles généreront. Évaluer
une bonne ou une mauvaise question requiert une
expertise scientifique, relativement à la façon
dont les gens réagissent à cette question et dans
quelle mesure ils distinguent la bonne réponse des
options incorrectes. »
C'est comme ça, dit-il, que le CIDQ s'assure que son
examen est « fiable, équitable, valide et juridiquement
défendable ». Sans cette rigueur, la profession n'aurait
aucun argument valable sur lequel s'appuyer.

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