i + D French - May/June 2020 - 47

« Dans toutes les
villes, le réseau routier
constitue la plus
grande catégorie de
superficie détenue par la
municipalité, c'est donc
l'endroit tout trouvé
pour aller récupérer
un peu d'espace
supplémentaire. »
- JEFF CUTLER, SPACE2PLACE

Pour rehausser les qualités exceptionnelles
de la vie dans une collectivité riveraine,
space2place a conçu l'East Fraser Lands
Park, à Vancouver.
(Image : avec la permission de space2place)

Les architectes paysagistes préconisent depuis des années de
mettre le système routier des villes au « régime ». L'idée est
de réduire l'espace dévolu aux voitures et de le réattribuer à
des fins plus favorables à l'environnement comme des bandes
cyclables, des voies piétonnières et des rigoles de drainage
pour la filtration des eaux de ruissellement. Jeff Cutler croit -
ou à tout le moins souhaite - que les circonstances actuelles
donneront davantage de crédibilité à cette cause. Il prévoit que
l'utilisation des transports en commun demeurera faible dans
un avenir proche en raison des préoccupations concernant
l'achalandage, ce qui pourrait entraîner une augmentation du
nombre de voitures sur la route. Par contre, si bon nombre des
gens continuent de travailler de la maison et choisissent de
faire livrer épicerie et autres marchandises, la circulation et la
demande de stationnement pourraient diminuer dans les faits,
plus particulièrement si l'on favorise la marche et l'utilisation
du vélo.

Jeff Cutler déclare qu'au début du mois de mai, le conseil de la ville de Vancouver songeait
à faire adopter une motion visant à fermer les rues dans certains districts commerciaux, du
moins temporairement, pour permettre ce type de réorientation de l'utilisation de l'espace.
L'une des principales motivations des dirigeants municipaux, dit-il, est de permettre aux
restaurants d'installer des tables dans l'emprise des rues afin de pouvoir distancer les
convives plus qu'ils ne pourraient le faire à l'intérieur des murs. Bon nombre d'autres
villes partout dans le monde ont déjà commencé à expérimenter ce modèle. Il n'est pas
nécessaire de fermer la totalité de la chaussée ; dans de nombreux cas, il est possible
d'obtenir l'espace voulu, simplement en s'appropriant des places de stationnement sur rue.
« Éliminez le stationnement dans la rue, et vous doublez la zone de trottoir, explique
M. Cutler. Lorsque nous le proposions, dans le cadre de projets antérieurs de transformations
du paysage de rue, les commerçants exprimaient leurs inquiétudes de perdre des clients
parce que les gens ne pourraient plus stationner directement devant leur magasin.
Cependant, une fois la transformation terminée, bien souvent, cela s'avère bon pour les
affaires. Nous voyons des municipalités qui essaient ces mesures sur une base temporaire
par nécessité, mais peut-être cela créera-t-il l'élan voulu pour les conserver dans l'avenir. »

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